20/03/2012 12h49 - FRANCE2012-MODEM-PRÉSIDENTIELLE-MEURTRE-JUIF-ÉCOLE-ENQUÊTE
VALENCE, 20 mars 2012 (AFP) - Le candidat MoDem à l'Elysée François Bayrou a justifié mardi la poursuite de sa campagne, après une minute de silence en hommage aux victimes de Toulouse, en expliquant que la question de la montée de l'intolérance méritait d'être traitée durant la présidentielle.
"Ce n'est pas avec une parenthèse de trois jours qu'on y mettra un terme (à l'intolérance). Je ne pense pas à ces événements de façon électorale mais de façon nationale", a déclaré à la presse M. Bayrou, en visite à Valence sur le thème de la santé.
Et d'enchaîner: "Ce climat d'intolérance croissant, il faut y mettre un terme. C'est la responsabilité du président de la République et du futur président de la République de dire aujourd'hui: on ne peut pas continuer comme cela".
"Les responsables religieux ont exprimé tout au long de la journée d'hier (lundi) les craintes qui sont les leurs sur la montée des intolérances dans la société française.
C'est un sujet d'inquiétude depuis des mois", a-t-il poursuivi, en faisant valoir qu'un "pays en crise (était) plus fragile que les autres".
Auparavant le candidat centriste avait observé "une minute de silence" à 11H00 en hommage "aux enfants assassinés, à leurs familles et à l'ensemble des personnes atteintes par ce drame, c'est-à-dire à l'ensemble des Français".
"Ce sujet (de l'intolérance) doit être traité durant la campagne présidentielle. La responsabilité du futur président de la République doit être de faire grandir la compréhension entre les Français, les citoyens, en tirant vers le haut le débat politique et en protégeant ainsi toutes les communautés au sein de la communauté nationale. Ce qu'il faut favoriser et entraîner, c'est l'unité du pays", a-t-il dit.
Pour M. Bayrou, "la société française est atteinte, malade moralement". "Le degré de violence augmente, les prises à partie réciproques sont de plus en plus dures. A la crise économique et sociale s'ajoute une crise morale".
Interrogé sur les propos d'Alain Juppé qui a appelé à "ne pas tirer parti dans un sens ou dans l'autre de ce drame qui n'a rien à voir avec la campagne électorale" et demandé "qu'on n'ajoute pas l'ignoble à l'horrible", François Bayrou a répondu ne pas se sentir visé par ces propos.
"Ces mots-là sont excessifs. Qui ne voit pas que la société française est malade ? Il faut que ce sujet du racisme, de l'antisémitisme soit traité et que cela cesse. Tout ce qui touche à la société française doit être pris en compte dans la campagne présidentielle", a ajouté le candidat, pour qui "ce n'est pas de la récupération dont il s'agit, c'est du mal moral de la société française".
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