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LES EUROPEENS / Les chroniques de Sylvie GOULARD

Chronique du Sud-Est n°12 : Au delà du franco-allemand clignotant

L’Allemagne mérite mieux que la manière dont certains l’utilisent. Je passe sur les amabilités déversées sur l’Allemagne par ses « partisans ». M.Sarkozy a dit en 2007 : « La France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale ». Et en 2008 : « Je me sens terrorisé à Berlin, ou encore à Francfort[1] ». M. Montebourg a traité Mme Merkel de « Bismarck ». Les Français oublient vite ces délicatesses, les Allemands ont tendance à s’en souvenir.

Les actes sont encore plus probants. 

La grande zone économique franco-allemande, stable, que Nicolas Sarkozy appelle de ses vœux, existe déjà. C’est la zone euro, créée et façonnée par la France et l’Allemagne. Il suffit de la faire vivre, dans le respect des règles et des partenaires. En 2003, quand Nicolas Sarkozy était ministre des finances, il a empêché la fusion de Siemens et Alstom qui aurait donné naissance à un géant européen. Arrivé à l’Elysée, il a ignoré la discipline budgétaire. Le résultat de ses politiques a été une dette accrue, une compétitivité dégradée. La « crise » n’explique pas, à elle seule, la dégringolade française. Celle-ci a débuté plus tôt, notamment à cause de la réduction généralisée du temps de travail à 35 heures, puis de l’inertie de Jacques Chirac. Mais quand François Fillon, Premier ministre de Nicolas Sarkozy, a dit en septembre 2007 qu’il était à la tête d’un « Etat en faillite » (sic), on voit bien que le diagnostic était posé avant la crise des subprimes de 2008, même si l’action n’a pas suivi.

Pendant la crise, des erreurs graves ont été commises, au nom d’un « franco-allemand » obsessionnel, notamment lors de l’accord de Deauville d’octobre 2010. Jean-Claude Trichet, alors Président de la Banque Centrale européenne l’a dénoncé avec force, comme la plupart des responsables européens. Sans le Parlement européen (lors des négociations du paquet législatif « 6 pack »), le Président français aurait obtenu que les règles de contrôle des comportements des Etats soient diluées. Belle conception de la stabilité !  

 

Dans une Allemagne où la fiabilité et le respect des engagements sont des vertus cardinales, l’image de Nicolas Sarkozy n’est pas tout à fait celle qu’il se donne en France. Il aurait dit lui-même – ce qui est une belle preuve d’humour – « seule, l’Allemagne fait peur, seule, la France fait rire ». Comme Française, je ne ris guère qu’il soit comparé outre-Rhin à Louis de Funès même si cet acteur avait un grand talent.

 


L’appel de l’ancien Président est un leurre dangereux car il renforce les Français dans un certain nombre d’illusions.

 


Illusion sur la place de la France. Oui, la France et l’Allemagne conservent une responsabilité commune singulière, liée à leur poids et à leur histoire. Un retour de la France en Europe est même attendu, comme l’a rappelé Mario Monti récemment à Paris, mais le leadership au service de la cause commune n’a rien à voir avec un directoire.

 

 

 

Illusion sur les noyaux durs et autres retours à l’Europe des 6. Qu’elle coopère à 2, 6 ou 18 ne change rien aux efforts que la France doit accomplir : mieux gérer les finances publiques, réformer l’éducation nationale et la formation continue, baisser les charges sociales et élaguer la puissance publique. La France a aussi un effort à accomplir pour mettre à jour son « logiciel » : la politique industrielle ne peut pas consister dans l’ingérence de l’Etat au jour le jour ; le « patriotisme économique » est, dans le marché unique, une hérésie  pouvant donner lieu à des rétorsions contre nos entreprises ; la globalisation ne se combat pas à coups de taxes aux frontières. La compétitivité ne tient pas seulement au niveau de l’euro. Il n’y a pas de « potion magique » et les Allemands ne transigeront pas, à raison.

 

 

 

Illusion sur la méthode d’avenir. Qu’on soit 2, 6 ou 18, ne change rien non plus aux limites des décisions entre gouvernements, chères à Nicolas Sarkozy. Soit les décisions se prennent à l’unanimité, à huis clos, et tout peut se bloquer, comme le prouvent l’impuissance collective en matière de politique étrangère et de fiscalité. Soit elles relèvent du vote majoritaire, public, comme il est de règle en démocratie, et l’intérêt général peut finir par prévaloir.

 

 

 

Illusion sur nos intérêts. En Allemagne aussi, la tentation existe de démolir la Commission et d’abandonner l’Europe communautaire, comme le suggère Nicolas Sarkozy. Mais quel intérêt y trouverait la France? Ce serait la loi du plus fort. Et le plus fort, en ce moment ce n’est pas la France. Et pourquoi l’Allemagne qui est sereinement au centre de la zone euro et de l’UE, devrait-elle accepter ce duo replié sur lui-même ?

 

 

 

La tribune de l’ancien Président de la République livre un message précieux : la France ne gagnerait rien à s’isoler. Mais sur l’Allemagne, le Président ne dit rien de neuf. Et sur le projet européen, il reste dans l’impasse gaulliste : vouloir une Europe forte avec des institutions faibles, dépourvues de moyens d’action. Ce n’est sûrement pas le moyen de lutter à armes égales avec l’Allemagne.

 

 

 


[1] Die Welt, 13 Avril 2007 ; FaZ 1er mars 2008

 

 

Quelques archives :

Chronique du Sud-Est n° 9 : ses palmes de nageur l'empêchent de marcher

 

Parler vraiment d’Europe ? Vous n’y pensez pas. Plusieurs candidats, y compris des têtes de liste, n’ont jamais trempé un orteil dans l’eau européenne, ni pris la peine de se plonger dans « La natation pour les Nuls ». Parce qu’ils ne savent pas nager en haut profonde, ils restent à terre. Et ils inventent.

L’enjeu est ramené à une bataille droite / gauche, comme si le Parlement européen était élu au scrutin majoritaire. Le sens bruxellois du compromis, si fécond, est tourné en dérision. Quand on voit la brillante situation économique et sociale de la France, friande de confrontation bipartisane, il y a de quoi se moquer des autres, en effet. Le fait que l’Allemagne, l’Italie ou le Royaume-Uni,  gouvernés par des coalitions, améliorent leurs performances, devrait faire réfléchir. Mais nous n’allons tout de même pas parler « d’étrangers » dans une élection européenne ! Quant à ceux qui ciblent François Hollande, ils oublient manifestement que le Président de la République nous représente au Conseil européen. Souhaiter son affaiblissement, en cours de mandat, voilà qui est bien peu républicain.

 

La plupart des maîtres nageurs font la sieste. Ils n’ont pas vu que la course quittait le plan d’eau. Les institutions européennes n’ont pas bien expliqué leur action. Le moindre soda sans sucre a droit à plus d’affiches et de spots télévisés que la démocratie européenne. Les (innombrables) ministres des affaires européennes français de ces dernières années n’ont guère fait savoir que les pouvoirs des élus européens ont été accrus depuis le dernier scrutin de 2009. Le ministre de l’intérieur français a-t-il au moins fait connaître les modalités du vote ? Non. Sur le terrain, il n’est pas rare d’entendre « il y a trop de listes, je voterai au 2ème tour ». Et pourquoi tant de listes ? Il serait temps d’inventer un filtre équitable, comme pour l’élection présidentielle, afin d’éviter les abus.

 

Dans la dernière ligne droite, le Président de la République, dans une tribune au Monde, plusieurs magazines, la télévision se sont mobilisés, mais c’est bien tard. Tant de journalistes qui, cinq années durant, se sont désintéressés de l’Europe, et n’ont jamais raconté ce qui se passe à Bruxelles, osent, la bouche en cœur, demander : « comment expliquez-vous que les Français ne s’intéressent pas plus à l’Europe » ?  

 

Certains ratent même leur ultime occasion de parler du fond, en centrant les interviews sur les seuls sondages. Même quand un travail sérieux est fait, le ton est négatif : faut-il vraiment faire le « procès » de l’euro, comme Le Nouvel Observateur ? Pourquoi pas un débat tout simplement ? Le 25 mai, on n’élit pas des juges européens mais des députés.

 

La raison compte moins que le fameux « ressenti ». Personne ne demande à ceux qui proposent la sortie de l’euro, d’expliquer comment ils s’y prendraient. C’est « trop technique », m’a-ton dit dans un panel. Ce n’est pourtant pas un détail !  Un journaliste d’un grand quotidien parisien s’est étonné que je présente la dévaluation, pseudo remède miracle, comme une perte de patrimoine et de pouvoir d’achat ainsi qu’un surcoût pour les dettes. La dévaluation, une perte de valeur ? En voilà un scoop !

 

Le décompte auquel se livrent les médias est très confus. Aux invitations succèdent souvent, avant l’émission, une « désinvitation », en fonction d’une arithmétique opaque. La terreur du CSA et de son trébuchet conduit les médias à privilégier les responsables nationaux sur les candidats. Et tant pis si, à quelques jours du scrutin, on parle moins d’Europe ! Si, la semaine avant la présidentielle de mai 2007, les médias avaient convié François Hollande, alors premier secrétaire du PS, au lieu de Ségolène Royal, la candidate en titre, cela aurait sans doute surpris. Quand il s’agit d’Europe, rien de baroque ne choque.

 

Tout est fait pour que le débat soit sans prise avec la réalité européenne, cette haute mer inconnue. Les contraintes de la mondialisation et de l’économie de marché sont gommées. De même, il n’y a pas grand monde pour dire que, si le « dumping social » est inacceptable, le niveau des charges sociales en France ne l’est pas moins, ce qui encourage le recours aux travailleurs détachés d’autres pays. Parmi les personnes promptes à dénoncer les affreux abus tolérés par l’Union européenne, il en est d’ailleurs qui font rénover leur appartement par des Polonais.

 

La grandeur et la servitude du travail d’influence, disparaît derrière du « tout ou rien », sans parler des incantations sur « la volonté politique ». S’ils allaient plus souvent à Bruxelles ou à Berlin, ceux-là sauraient que « volonté politique », dans les autres langues, cela se traduit par « travail » et « performances ».

Sans le marché intérieur, et la liberté qu’il accorde, bien des entreprises françaises n’auraient pas pu racheter des sociétés italiennes ou britanniques, y compris stratégiques. En pleine campagne européenne, le gouvernement aurait pu le rappeler. Mais l’heure est aux initiatives « patriotiques » de M. Colbert junior. Si la nostalgie du Grand Siècle se poursuit, je vais finir à la Bastille, avec mes palmes.

 

 

Chronique du Sud Est n°2 Vive le peuple européen !

Si cela continue ainsi, nous aurons renouvelé l’exploit, en 2014, d’organiser encore des élections européennes sans parler d’Europe. À force d’inviter sur les plateaux de télévision ceux qui ne la voient que de loin ou la détestent, ce n’est guère surprenant.
En réfléchissant à ce qui pourrait donner du Parlement européen une image plus juste, j’ai réalisé que personne ne raconte vraiment ce qui s’y passe. Nous avons la chance inouïe de vivre dans la seule démocratie supranationale du monde mais ses citoyens ne la connaissent pas !
La presse campe quelques portraits. Elle suit les dossiers techniques mais rarement, on donne à toucher le travail législatif et de contrôle qui y est fait, l’importance de l’esprit d’équipe, les difficultés des rapporteurs face à des ministres nationaux souvent inconstants, les bagarres politiques (vives) et les compromis (solides) car « la politique » n’exclut pas in fine le sens des responsabilités. Du moins, pas à Bruxelles. Il faut être bien prisonnier des schémas nationaux français, bien naïf sur les mérites de la confrontation droite / gauche pour se moquer des accords larges qui se nouent dans cette assemblée ! La défense du bien commun passe par le compromis des modérés, n’en déplaise aux extrêmes.


Elections européennes : une mobilisation des électeurs doit avoir lieu le 25 mai 2014 pour une France forte au sein de l'Union Européenne.
Parce qu’elle est originale, plurielle et collective, l’Europe perturbe. Les individus n’y comptent que par leur talent à rassembler et leur labeur. Dans cette enceinte, le bluff, le baratin, les petites phrases (surtout dans une seule langue) ne « marchent » pas. En revanche, le travail d’équipe, patient, approfondi, la persuasion, permettent de peser.
Rassurez-vous, je ne vais pas faire le panégyrique de Guy Verhofstadt, le candidat libéral démocrate à la Présidence de la Commission, même s’il fait partie de grands de l’Europe. Excuse-moi, Guy. Tu me pardonneras quand on se retrouvera autour d’un verre de bon vin. Car les Européens, figurez-vous, aiment la vie, la vie que l’Europe a préservée, comme le centenaire de la guerre de 14 nous le rappelle. Je ne vais pas parler de Dany Cohn-Bendit et Isabelle Durant, mes deux autres complices verts du groupe Spinelli que nous avions créé à quatre durant cette mandature, pour promouvoir l’idéal européen. Le premier est trop connu, la deuxième pas assez. Dommage, Isabelle. Avec toi, c’est toujours profond, et c’est toujours « gai », comme on dit à Bruxelles.
Je ne vais pas vous les donner « en touffe » comme dirait Cyrano de Bergerac, ou par Nation comme certains s’obstinent encore à classer les êtres humains. Et voilà le scoop énorme de cette chronique : au Parlement, parler « des Allemands » ou « des Italiens » ou même des « Français », n’a guère de pertinence. Le « peuple européen » dont les chauvins bornés prétendent encore qu’il n’existe pas et n’existera jamais, est bel et bien vivant. À travers ses représentants, il est là, il est en marche. Disons-le.
Certains Allemands de gauche ou verts sont plus proches des Français de gauche ou verts qui ne se sentent pas forcément proches d’Allemands de droite qui se sentent plus proches de Français de droite. L’Allemagne n’est pas un bloc de 80 millions d’individus armés d’un petit fouet, épris d’austérité, comme certains voudraient nous le faire croire. Ni le Sud, un espace où chacun ne rêve que de dévaluation et de sortie de l’euro.
Je ne vais pas séparer le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest. Olle Schmidt le Suédois qui a tant défendu la cause des femmes peut être cité avec Jose Manuel Garcia Margallo, l’Espagnol avec qui, en 2010, nous avions esquissé l’union bancaire. Et Danuta Hübner qui se bat pour que la Pologne soit traitée comme si elle était dans la zone euro et réussira à l’y faire entrer un jour, j’en suis sûre.
Je ne vais pas choisir entre les femmes, Elisa Ferreira et Corinne Wortmann-Kool, deux collègues avec qui nous avons porté l’Union bancaire ou et les hommes, comme Othmar Karas ou encore Jean-Paul Gauzès, valeureux député UMP qui gagnerait à être plus connu en France. Ni d’ailleurs entre les parlementaires et les représentants des autres institutions car nous travaillons activement à contrôler la Banque Centrale Européenne (BCE) ou la Commission européenne. Si l’on entendait plus souvent en prime time l’excellent économiste en chef de la BCE, Peter Praet, ou des commissaires comme Michel Barnier, en charge du marché intérieur, Dacian Ciolos, qui a porté la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) ou Algirdas Semeta qui s’est battu contre le dumping fiscal, peut-être les Français finiraient-ils par trouver l’Europe moins éloignée d’eux.
Mais si je dis qu’à la Commission européenne et à la BCE, il n’y a pas que des monstres aux pieds fourchus, je dépasse sûrement les bornes de la bienséance.
Sylvie GOULARD

 
 
Chronique du Sud Est n° 1 – La France, l’Europe et les petits lapins

Le climat qui entoure les élections européennes est indigne de la France. Notre pays est traditionnellement ouvert sur le monde, épris d’universel. Notre pays est aussi réputé pour être rationnel, cartésien. Pourquoi acceptons-nous un débat  qui fait passer des sottises pour des vérités profondes ? Nous sommes en 2014, au 21ème siècle.

Cette semaine, la Chine aurait dépassé les Etats-Unis. Son essor serait même plus rapide que prévu. C’est un immense bouleversement. L’Allemagne est la première puissance d’Europe. Dans ce contexte, promettre aux Français qu’ils s’en sortiraient mieux tout seuls, grâce au retour au franc et à la fermeture des frontières, est une vaste fumisterie. Ces idées se répandent parce que nombre de Français souffrent. Mais elles mèneraient notre peuple dans le mur. Comment croire un instant que 60 millions de Français pourraient obtenir plus, dans des négociations internationales, qu’une Union européenne forte de 500 millions d’habitants ?  Pourquoi se priver de l’influence et des outils juridiques que nous donne, en Europe, la participation aux institutions européennes ? Comment occulter les conséquences pour notre consommation et nos exportations, d’une fermeture des frontières ?

Nos téléphones portables ont, le plus souvent, été fabriqués en Asie. Nombre de logiciels et réseaux sociaux que nous utilisons chaque jour ont été créés en Amérique. L’Afrique nous alimente en énergie, en café, en chocolat. Ces continents sont aussi des clients pour nos avions Airbus, nos vins ou nos équipements, sans parler des touristes qui viennent en France en nombre. L’échange, avec nos voisins de la zone euro, sans risque de change, avec les pays lointains, nous enrichit.
Bien sûr, l’Union européenne est imparfaite. Bien sûr, la zone euro est inachevée. Les renforcer, les rendre plus démocratiques est une urgence. Mais l’essentiel des problèmes français vient de France. « Bruxelles » n’est pas responsable de la mauvaise gestion de nos finances publiques, des failles de l’éducation nationale (relevées depuis des années par l’OCDE) ou du poids de nos charges sociales. La force de l’euro n’explique pas, à elle seule, le recul de nos exportations.
Etre eurosceptique est désormais chic. Pour poser un diagnostic honnête, sans doute faudrait-il être un peu plus nationalo-sceptique, sans pour autant sombrer dans le défaitisme qui est devenu la marque des souverainistes. Car en proposant de quitter l’euro et l’UE, ce sont eux qui doutent de la France. Ils font comme si elle était incapable de tenir sa parole et d’évoluer. Ma conviction est qu’au contraire, notre pays a un immense potentiel et peut reprendre sa place en Europe. Je le vois chaque jour dans mes visites de terrain. L’Europe aussi, qui est la seule construction démocratique supranationale au monde, au moment où la planète a besoin d’être gouvernée.
Travaillons à construire, pas à détruire. Nous respecterons plus la grandeur de la France et l’esprit européen qu’en cherchant le salut, comme des petits lapins, au fond de notre terrier.  
Sylvie Goulard
 

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