Il a estimé que "la politique réformiste", proposée par François Hollande lors de sa conférence de presse", n'est pas soutenue par la moitié de la gauche alors qu'elle pourrait l'être par le centre et une partie de la droite".
"L'intervention de l'État pour nationaliser temporairement une entreprise à qui on croit de l'avenir, c'est parfaitement légitime. Nicolas Sarkozy l'a fait avec Alstom, Barack Obama avec General Motors. C'est un outil sérieux. Mais sur Florange, y a-t-il un projet industriel viable ? Y a-t-il un repreneur ? Ce qu'on a vu, c'est que Montebourg a dit : 'Il y a un repreneur, prêt à mettre 400 millions d'euros sur la table'. Jean-Marc Ayrault a dit exactement le contraire 48 heures après. C'est là qu'est la confrontation au sein du gouvernement, entre deux lignes et deux hommes", a analysé le président du Mouvement Démocrate en début d'émission.
À ses yeux, "il s'agit d'un affrontement de fond entre une ligne réformiste que François Hollande porte malgré les ambiguïtés de sa campagne et que Jean-Marc Ayrault défend, et en face une ligne radicale, qui dit que l'État doit intervenir et l'argent public servir. C'est le mal originel de la majorité de gauche que nous avons au pouvoir". "La présence au gouvernement de ces deux lignes antagonistes, affichées aux yeux de tous les Français, ne pourra pas durer", a-t-il prévenu.
"J'ai écrit des livres – dont un qui s'appelle État d'urgence – pour expliquer à quel point il est impossible de sortir le pays de l'extraordinaire difficulté et effondrement dans lesquels il se trouve, s'il n'y a pas concentration des énergies. Il est impossible d'en sortir s'il n'y a pas clarification sur la ligne. Et il est impossible qu'il y ait clarification sur la ligne si les institutions ne changent pas. À force de diviser artificiellement le pays entre droite et gauche, on a dans chaque camp des gens qui ne s'entendent pas et séparés dans des camps différents des gens qui ne s'entendent pas. La politique que j'appelle réformiste, qu'il est nécessaire de faire pour le pays, elle n'est pas soutenue par la moitié de la gauche alors qu'elle pourrait être soutenue par le centre et une partie de la droite", a-t-il prôné avec conviction.
Depardieu: "Nous n'avons pas à justifier des attitudes anti-civiques"
"Vous ne me ferez jamais approuver ni justifier que des personnalités qui ont tiré leur succès de la France et de son aide, s'en vont à l'étranger pour ne pas payer des impôts. Vous savez qu'en France, on paie beaucoup moins d'impôt sur le revenu qu'ailleurs. On en paie davantage en Allemagne et en Belgique. C'est simplement la cohabitation entre l'ISF et l'impôt sur le revenu qui donne les conséquences que nous avons", a déploré le leader centriste.
"Le franchissement d'un seuil, l'excès d'impôts, est nuisible pour l'État et la ressource publique. Pour autant, je considère que nous n'avons pas à justifier des attitudes qui sont anti-civiques, des attitudes de Français qui par leur réussite devraient donner l'exemple", a-t-il souligné en faisant référence aux prises de position des responsables de l'UMP. "Les impôts que Depardieu va payer, qui les paiera ? Ce qu'il ne donnera pas à la solidarité nécessaire, c'est d'autres qui devront le donner. Il laisse la facture à tous les autres et en particulier à ceux qui ont beaucoup moins de moyens que lui", a ajouté François Bayrou.
Algérie: "Cicatriser les blessures pour qu'un jour nous puissions travailler ensemble"
Comme dans beaucoup de drames historiques, l'Algérie c'est une multiplication de blessures, dans toutes les communautés et toutes les sensibilités qui se sont passionnées dans un sens ou dans l'autre pour cette terre et pour cette histoire. Le temps qui a fait la colonisation c'est un autre temps. C'était des hommes de gauche, comme Jules Ferry, et d'autres sensibilités comme la sensibilité nationaliste. Nous ne pouvons pas le juger avec nos yeux d'aujourd'hui. Le mieux que François Hollande a à faire, c'est de trouver les mots pour cicatriser toutes les blessures et faire que chacun en sorte avec les honneurs de l'histoire, que chacun ait le sentiment que cette page du passé si lourde et blessante se tourne, et qu'un jour nous puissions vraiment travailler ensemble.