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DÈS QUE POSSIBLE, SORTIR DU NUCLÉAIRE :la suite

Article Dr J-Ch Vandenabeele, médecin de prévention.

La question du nucléaire français ne peut se résumer à un simple problème de coût énergétique.

En effet, le risque potentiel pour la santé de chacun est tellement élevé qu'il s'agit là du premier critère à prendre en compte. Il suffit de savoir qu'une fuite de césium comme au Japon rend inhabitable et incultivable la terre pendant 31 ans, qu'une fuite de plutonium (il y en a dans le Mox) la rend inhabitable pendant 24000 ans et que l'uranium 235 a une période (la demi-vie en quelque sorte) de 704 millions d'années !

Comment peut-on sciemment prendre de tels risques quand on sait que, par deux fois, en 1999 et en 2010 lors de la tempête Xynthia, la centrale du Blayais en Gironde a frôlé la catastrophe par inondation à l'eau de mer comme à Fukushima. Et chacun sait que, bien entendu, les tremblements de terre ne se produisent que dans les pays voisins.

Quand, dans le même temps, les médecins du travail constatent que les travailleurs du nucléaire présentent deux fois plus de cancers que les autres, sans parler de la multiplication déjà relevée des cancers de la thyroïde après Tchernobyl (liés surtout à la fuite massive d'iode 131), il y a de quoi faire réfléchir.

D'autant que contrairement à ce qui est affirmé par le lobby nucléaire, les énergies renouvelables alternatives, inépuisables et gratuites, ne sont pas plus chères à mettre en oeuvre que le coût de la remise à niveau ou du démantèlement de nos centrales vieillissantes, de l'achèvement de l'EPR de Flamanville et de la gestion des déchets pendant des milliers d'années.

Rappel : depuis l'origine, selon l'OCDE et l'ADEME, le nucléaire nous aurait coûté grosso modo 350 à 400 milliards d'€ et, bien sûr, nous ne sommes pas indépendants puisqu' obligés d'acheter l'uranium en Afrique.

On peut le dire : le nucléaire français, c'est notre ligne Maginot  et c'est dépassé. Beaucoup de pays voisins l'ont compris, pas nous qui sommes en passe de rater le train de la réindustrialisation grâce aux emplois verts  alors qu'en Allemagne, 340000 emplois ont été créés . Chez nous, au contraire, 15000 emplois ont récemment été détruits dans le photo voltaïque...

Enfin, pour compléter le tableau et comprendre l'ampleur de notre erreur stratégique, il suffit de constater que le Grand Emprunt ne va consacrer aucun centime au développement des énergies renouvelables alors que le nucléaire va recevoir 1 à 2 milliards d'€.

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