À peine évoque-t-on sérieusement la création d'une vraie ville nouvelle à Annecy, qui pourrait se lier plus étroitement avec ses voisines immédiates Annecy-le-Vieux, Cran et Seynod passant ainsi la barre significative des 100.000 habitants que, comme par hasard, apparaît rapidement une contre-proposition éminemment politique puisque beaucoup moins réaliste.
En effet, sur les treize communes de l'Agglo d'Annecy, regroupées au sein de la CAA, seules sont vraiment contiguës les quatre villes citées. Quintal n'a réellement pas grand chose en commun avec Metz-Tessy ou Épagny tant sur le plan relief que sur le plan économique.
Tandis que pour qui arrive dans la capitale de la Haute-Savoie pour la première fois, difficile de distinguer les limites exactes entre chacune des quatre villes-centre : Annecy et Annecy-le-Vieux se partagent souvent les voies limitrophes, le trottoir à Annecy-le-Vieux et la chaussée à Annecy (comme sur l'avenue de la Mavéria ou le chemin de la Colline) sans parler des curiosités locales qui situent les Ilettes à Annecy-le-Vieux alors que quasiment positionnées au milieu d'Annecy ; distinguer Annecy, Cran et Seynod dans le secteur du Pont-Neuf ou Seynod d'Annecy dans le quartier de Barral, relève quelquefois de l'exploit.
Cette ville nouvelle, souhaitée en particulier par le Maire actuel d'Annecy, apparaît donc comme sincère, utile et réaliste . Sur le papier, parce que passer de l'idée à la réalisation ne va pas être simple.
Si le référendum de juin 1973, proposé par le Préfet de l'époque et qui souhaitait réunir Annecy et Annecy-le-Vieux uniquement, a échoué, c'est parce que les buts n'étaient pas très clairs d'une part et que, d'autre part, le résultat attendu apparaissait trop comme une annexion d'Annecy-le-Vieux par Annecy. Ceux qui ne s'appelaient pas encore les Ancileviens se sont rebiffés, même si, sur le plan historique, cette union entre les deux communes pouvait passer pour cohérente.
Tandis que, cette fois, l'apport en population sera globalement équilibré entre les 51.000 habitants d"Annecy et les 57.000 des trois autres cités qui l'entourent, laissant espérer une vraie synergie au sein de cette entité nouvelle en projet.
Alors, les treize plutôt que les quatre, pour que ça ne se fasse pas ou si par hasard ça se fait, pour envisager plus facilement un changement de la majorité politique qui gère la ville ? Où se situe réellement l'intérêt public ?
Jean-Charles Vandenabeele
Président du MoDem 74
Ancien Maire-adjoint d'Annecy-le-Vieux