Un Conseil national revigorant : une salle pleine, une ambiance chaleureuse en même temps que sérieuse, concentrée, sans tension ni disputes, des interventions pertinentes (environ 50 prises de parole), un François Bayrou en pleine forme, qui tient le cap et inspire confiance plus que jamais, et bien entouré, avec notamment une Marielle de Sarnez forte et rassurante, un Robert Rochefort clairvoyant, un Marc Fesneau présent, un Jean-Jacques Jégou qui tient la baraque, un Jean-Luc Bennhamias proche des militants !
Point sur la situation politique et économique de la France
François Bayrou a commencé par exposer sa vision de la situation économique et politique de la France. Tout ce qu’il avait annoncé se produit ligne à ligne, mot à mot :
- la situation financière, économique et sociale du pays, a difficulté à atteindre en 2013 le seuil maximal de 3% de déficit public (qui nous conduite à une dette de 95%, proche du niveau qui rend la dette hors de contrôle) ;
- le produire en France, qui ne fait pas encore l’objet d’une véritable mobilisation générale ;
- les difficultés sociales, l’aggravation de la pauvreté et de la précarité, le sentiment de déclassement (50% des Français craignent devenir pauvres ou se disent déjà pauvres pour 15%).
François Bayrou rappelle qu’il a approuvé les orientations de François Hollande, dont les grandes lignes sont :
- politique de l’offre, de soutien aux entreprises ;
- politique de retour à l’équilibre des finances publiques ;
- mise à l’écart ou report des sujets de division (vote des étrangers,…).
Or aujourd’hui le président et le gouvernement n’évoquent plus les économies ni où elles seront réalisées (annonce de 2,5 Milliards pour lutter contre la pauvreté, souhait de V.Peillon de revaloriser les salaires des enseignants, contrat de génération,… avec quel financement ?).
L’affaire de Florange a fait ressortir les incohérences et l’éclatement en cours de la majorité du gouvernement, a révélé qu’il existe deux gauches dans cette majorité avec un risque de scission et de perte de majorité : d’un côté une gauche sociale-démocrate-libérale, de l’autre une gauche proche de celle du Front de Gauche.
Eclatement également du côté de l’UMP. La querelle entre Copé et Fillon n’est pas seulement une question d’hommes, mais bien une fracture de ligne politique entre :
- d’un côté la ligne Buisson incarnée par JF Copé, une ligne cynique qui ayant compris que « les passions sont plus fortes que la raison » et que « les passions noires sont plus fortes que les passions positives », a choisi de donner au peuple ce qu’il attend, jouant sur la haine de l’autre, attisant la division, dont l’objectif est de faire chuter le gouvernement plutôt que faire réussir le pays ;
- d’un autre côté la ligne gaulliste incarnée par F.Fillon, qui a courageusement et explicitement défendu le rassemblement du centre droit au centre gauche. Cette ligne là est compatible avec notre vision. Mais sa position est très difficile à tenir sans diviser l’UMP, sans risquer de se faire dépouiller feuille à feuille, avec un risque d’être « artichauïsé ».
Il existe une majorité réformiste pour la France et c’est la seule voie possible pour s’en sortir mais les règles électorales du jeu politique ne permettent pas de la mettre en œuvre facilement. Nous en sommes-là. Ceux qui prétendent que nous envisageons un « ralliement » au gouvernement n’ont pas compris et se trompent. Tant qu’il n’y a pas eu de clarification politique de ligne et de changement de règle en vue de constituer cette majorité centrale, nous ne pratiqueront aucun ralliement. Si la situation ne change pas, les mêmes causes produiront les mêmes effets. En revanche, si se présentent des circonstances nouvelles permettant de dessiner cette volonté de rassemblement, François Bayrou sera prêt, le Mouvement Démocrate répondra « présent ».
Nous conservons de précieux atouts. Le premier est celui d’avoir vu juste et d’avoir dit la vérité aux Français. Ce qui nous confère la crédibilité, étape nécessaire pour obtenir la confiance et l’adhésion des Français.
François BAYROU va entamer en janvier un tour de France des mouvements départementaux, à la rencontre des militants, des élus et aussi d'entreprises et d'associations du tissu local régional.